La famille Dubé

 

La famille Dubé

« Un peu de notre vie au Petit lac »

C’est à l’automne 1954 que Raymond, alors voyageur de commerce, est revenu de sa tournée de vente en me racontant l’offre qui lui avait été faite par M. J-Eudes Bilodeau, manufacturier de La Guadeloupe. Ce dernier voulait se départir d’un lot à bois qu’il venait de faire bûcher au rang 5 de Lambton. Raymond s’intéressait à ce genre de produit qui se vendait toujours « bon marché » et qui constituait un patrimoine pour l’avenir. Nous étions jeunes mariés, peu argentés. Mais quand j’ai appris que ce terrain était situé sur le bord d’un lac, j’y ai vu un autre intérêt. Mon père possédait la ferme où est érigée la Polyvalente Montignac à Lac-Mégantic et je savais que l’achat de lots sur le bord du Lac-Mégantic à l’extrémité de la terre devenait de plus en plus populaire. Un de mes frères ayant accepté de nous prêter les six cent vingt dollars nécessaires, le contrat fut signé en janvier 1955.

 

À l’époque, le seul accès à cette partie du lac était le rang St-Michel, puis une petite route conduisant au lac que la municipalité, dirigée par la mairesse Mme Raymonde Lapointe, a eu la délicatesse de nommer « Chemin Raymond Dubé », après le décès subit de celui-ci en 2002. Un petit chemin de chantier longeait le lac et menait à un minuscule camp de bûcheron (notre premier chalet).

Au fil des ans, une partie du lot fut cadastrée et mise en vente. Mon beau-père Josaphat Dubé avait négocié avec M. Clément Lapointe, le droit de passage pour relier cette route à celle déjà existante à l’autre extrémité du lac, vers le rang St-Joseph. Le chemin fut construit par des gens de Lambton et Courcelles sous la supervision de mon beau-père.

Le premier terrain fut vendu à M. Thomas Patry, patriarche d’une belle et nombreuse famille dont plusieurs descendants ont suivi les traces autour du lac.

Raymond a donné le chemin à la municipalité de Lambton dans les années 80. Cette route fut élargie et améliorée au fil des besoins évoluant.

Nous avons développé des liens indestructibles avec ce coin de pays. Nos trois aînés y ont installé des chalets près du nôtre; les autres familles partagent avec moi le grand camp de bois rond. Une sœur et deux frères de Raymond ont aussi pris racines sur les bords du Petit Lac.

Pendant toutes ces années nous avons vécu nos plus belles heures de loisirs dans cette magnifique nature. Nous sommes tous préoccupés par la nécessité de bien protéger la qualité de ce merveilleux lac. C’est notre deuxième chez-nous que nous nous plaisons à surnommer « notre petit paradis terrestre ».

Méganticoise de naissance et lambtonnienne d’adoption,

Andrée Fluet-Dubé

 

Source : Texte publié dans Le Riverain, Édition 2012